Le management moderne a depuis quelques décennies introduit la délégation comme acte managérial incontournable pour ne pas faire mais faire faire. Il s’agit de confier une tâche à quelqu’un ou de l’impliquer sur la définition du comment faire. Renoncer à tout faire et tout penser par soi-même n’implique cependant pas de renoncer au contrôle selon l’adage “la confiance n’exclut pas le contrôle”, citation qui serait prêtée à…Lénine !
Et dès que la pression du quotidien se fait sentir, dès que l’étau de l’incertitude se resserre, le bon vieux contrôle revient comme un boomerang. Contrôleurs de tout bord, lâchez vos poinçons et …. laissez faire. C’est la limite de la délégation : le contrôle demeure souvent fort si le manager n’a pas pour volonté d’amener l’autonomie réelle du collaborateur.
Le management post-moderne, inspiré par le courant des entreprises dites libérées intègre une autre dimension : le principe de subsidiarité. Il consiste à ce que la responsabilité revienne à l’entité compétente la plus proche de ceux qui sont directement concernés par l’action. Logique certes, mais perturbant aussi. Car là le contrôle échappe. Le pouvoir n’est plus entre les mains du manager mais entre celui des équipes. Il y a donc un lâcher-prise nécessaire du manager pour qu’il n’intervienne plus sans y être invité.
Pour nous résumer, il s’agit de passer du “je consulte, je décide, vous faites, je contrôle” au “vous décidez, vous reportez”. Cette bascule ne se fait pas en un jour, elle n’est sans doute même pas brutalement souhaitable; c’est une posture qui se construit et qui représente pour beaucoup de managers un réel changement de paradigme…
Et pour en savoir plus… https://vimeo.com/330494932